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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/295

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cela, dit insouciamment Pascal Bruno en vidant un plein verre devin de Marsalla, qui est le Madère de la Sicile.

— Et vous savez la cause de cette arrestation ?

— Je m’en doute ; n’est-ce pas parce que le prince de Carini, de mauvaise humeur de ce que sa maîtresse s’est retirée dans un couvent, trouve qu’ils mettent trop de lenteur et de maladresse à arrêter un certain Pascal Bruno dont la tête vaut trois mille ducats ?

— C’est cela même.

— Vous voyez que je suis au courant de ce qui se passe.

— Cependant il se peut qu’il y ait certaines choses que vous ignoriez.

— Dieu seul est grand, comme dit Ali ; mais continuez, et j’avouerai mon ignorance ; je ne demande pas mieux que de m’instruire.

— Eh bien ! les six juges se sont rassemblés, et ils ont mis chacun en commun vingt-cinq onces, ce qui fait cent cinquante.

— Autrement dit, répondit Bruno toujours avec la même insouciance, dix-huit cent quatre-vingt-dix livres. Vous voyez que, si je