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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/39

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LA SALLE D’ARMES.

cheveux longs, de larges moustaches et d’épais favoris qui lui faisaient le tour du cou. Tout le long de la route il interrogea son hôte sur la situation de la campagne qu’il allait habiter et sur la facilité qu’il aurait, en cas d’alerte, à gagner la mer. Vers minuit le roi et Marouin arrivèrent à Bonette ; la suite royale les rejoignit au bout de dix minutes : elle se composait d’une trentaine de personnes. Après avoir pris quelques rafraîchissemens, cette petite troupe, dernière cour du roi déchu, se retira pour se disperser dans la ville et ses environs, et Murat resta seul avec les femmes, ne gardant auprès de lui qu’un seul valet de chambre nommé Leblanc.

Murat resta un mois à peu près dans cette solitude, occupant toutes ses journées à répondre aux journaux qui l’avaient accusé de trahison envers l’empereur. Cette accusation était sa préoccupation, son fantôme, son spectre : jour et nuit il essayait de l’écarter en cherchant dans la position difficile où il s’était trouvé toutes les raisons qu’elle pouvait lui offrir d’agir comme il avait agi. Pen-