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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/79

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LA SALLE D’ARMES.

minée elle-même par sa bannière qui flottait comme sur un château royal : de là on pouvait voir Ajaccio toute joyeuse et illuminée, le port où se balançait la petite flottille et les rues, encombrées de monde, comme en un jour de fête. À peine la foule eut-elle aperçu Murat, qu’un cri partit de toutes les bouches, vive Joachim ! vive, le frère de Napoléon ! vive le roi de Naples ! Mura salua, et les cris redoublèrent, et la musique de la garnison fit entendre les airs nationaux. M. Maceroni ne savait s’il devait en croire ses yeux et ses oreilles ; lorsque le roi eut joui de son étonnement, il l’invita à descendre au salon. Son état-major y était réuni en grand uniforme : on se serait cru à Caserte ou à Capodimonte. Enfin, après un, instant d’hésitation, Maceroni se rapprocha de Murat.

— Sire, lui dit-il, quelle réponse dois-je faire à sa majesté l’empereur d’Autriche ?

— Monsieur, lui répondit Murat avec cette dignité hautaine qui allait si bien à sa belle figure, vous raconterez, à mon frère François ce que vous avez vu et ce que vous avez en-