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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/85

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LA SALLE D’ARMES.

porteur avaient été adressées. Ces lettres, écrites par le ministre de la police de Naples, indiquaient à Joachim le port de la ville de Salerne comme le lieu le plus propre au débarquement ; car le roi Ferdinand avait rassemblé sur ce point trois mille hommes de troupes autrichiennes, n’osant se fier aux soldats napolitains, qui avaient conservé de Murat un riche et brillant souvenir : ce fut donc vers le golfe de Salerne que la flottille se dirigea ; mais, arrivée en vue de l’île de Caprée, elle fut assaillie par une violente tempête qui la chassa jusqu’à Paola, petit port situé à dix lieues de Cosenza. Les bâtimens passèrent en conséquence la nuit du 5 au 6 octobre dans une espèce d’échancrure du rivage qui ne mérite pas le nom de rade : le roi, pour ôter tout soupçon aux gardes des côtes et aux scorridori[1] siciliens, ordonna d’éteindre les feux et de louvoyer jusqu’au jour ; mais vers une heure du matin il s’éleva de terre un vent si violent que l’expédition fut repoussée en haute mer, de sorte que le 6, à la

  1. Bâtimens légers armés en guerre.