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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/91

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LA SALLE D’ARMES.

dirigèrent vers la terre. Le roi descendit dans une chaloupe avec vingt-huit soldats et trois domestiques, au nombre desquels était Luidgi. Arrivé près de la plage, le général Franchescetti fit un mouvement pour prendre terre, mais Murat l’arrêta : « C’est à moi de descendre le premier, » dit-il ; et il s’élança sur le rivage. Il était vêtu d’un habit de général, avait un pantalon blanc avec des bottes à l’écuyère, une ceinture dans laquelle étaient passés deux pistolets, un chapeau brodé en or, dont la cocarde était retenue par une ganse formée de quatorze brillans ; enfin il portait sous le bras la bannière autour de laquelle il comptait rallier ses partisans : dix heures sonnaient à l’horloge du Pizzo.

Murat se dirigea aussitôt vers la ville, dont il était éloigné de cent pas à peine, par le chemin pavé de larges dalles disposées en escalier qui y conduit. C’était un dimanche ; on allait commencer la messe, et toute la population était réunie sur la place lorsqu’il y arriva. Personne ne le reconnut, et chacun regardait avec étonnement ce brillant état-ma-