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Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/107

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SCHÉELE.

isoler les corps les mieux cachés, produire les composés les plus inattendus et s’élever aux découvertes les plus importantes. La nature semblait vouloir le consoler des mésaventures que lui faisaient éprouver les hommes ; elle se plaisait à lui dévoiler ses secrets les plus-beaux. Il ne touchait pas un corps sans faire une découverte ; et il est tel de ses Mémoires où vous trouvez trois ou quatre nouveaux corps simples reconnus en même temps. On peut citer comme exemple son Mémoire sur l’oxyde de manganèse, dont l’étude l’a conduit à découvrir le manganèse, le chlore, la baryte, et peut-être l’oxygène. Car on peut présumer, bien qu’il ne le dise pas, que c’est dans le cours des travaux qui font l’objet de ce Mémoire qu’il a découvert ce gaz ; mais il l’a réservé, en raison de son importance, pour le soumettre à une étude particulière dans son Traité de l’air et du feu.

On doit à Schéele la connaissance d’une multitude d’acides, tant organiques que minéraux. Je vous ai déjà cité l’acide tartrique et l’acide fluosilicique. Je pourrais en ajouter bien d’autres, et de fort importants. Les acides manganésique, arsénique, molybdique, lactique, mucique, tungstique, prussique, citrique et gallique rappellent en effet chacun une découverte de Schéele.

Les recherches qui l’ont conduit à découvrir l’acide prussique sont surtout bien dignes de la méditation