Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/130

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pondissentpondissent par des feux de peloton à des coups isolés, une vingtaine d’hommes des leurs étaient déjà couchés sur le carreau, que pas un des quatre assiégés n’avait encore reçu une seule égratignure.

Vers les onze heures du matin, un des miliciens attacha son mouchoir à la baguette de son fusil, et fit signe qu’il avait des propositions à faire. Pascal se mit aussitôt à une fenêtre et lui cria d’approcher.

Le milicien approcha : il venait proposer, au nom des chefs assiégeans, à la garnison de se rendre. Pascal demanda quelles étaient les conditions imposées : c’étaient la potence pour lui et les galères pour ses quatre compagnons : il y avait déjà amélioration dans la situation des choses, puisque, s’ils avaient été pris sans capitulation, ils ne pouvaient manquer d’être pendus tous les cinq. Cependant la proposition ne parut pas assez avantageuse à Pascal Bruno pour être reçue avec enthousiasme, et il renvoya le parlementaire avec un refus.

Le combat recommença et dura jusqu’à cinq heures du soir. À cinq heures du soir, les miliciens comptaient plus de soixante des leurs hors de service, tandis que Pascal Bruno et un de ses compagnons étaient encore sains et saufs, et que les deux autres n’avaient encore reçu que de légères blessures.

Cependant les munitions diminuaient : non pas en poudre, il y en avait pour soutenir un siège de trois mois ; mais les balles commençaient à s’épuiser. Un des assiégés ramassa toutes celles qui avaient pénétré par les fenêtres dans l’intérieur de l’appartement, et, tandis que les trois autres continuaient de répondre au feu de la milice, il les refondit au calibre des carabines de ses compagnons.

Le même parlementaire se représenta : il venait proposer les galères à temps au lieu des galères à vie, et proposait, séance tenante, de débattre le chiffre. Quant à Pascal Bruno, son sort était fixé, et aucune transaction, comme on le comprend bien, ne pouvait l’adoucir.

Pascal Bruno répondit que c’était déjà mieux que la première fois, et que si l’on voulait promettre liberté à ses compagnons, il y aurait peut-être moyen de s’entendre.