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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/159

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— Pourvu, monsieur, que les choses qu’il vous importe de savoir ne touchent en rien aux scrupules de ma conscience. Je suis prêtre, monsieur, et les secrets de la confession, par exemple, doivent rester entre moi et la justice de Dieu, et non entre moi et la justice humaine.

— Oh ! soyez tranquille, monsieur l’abbé, dit l’étranger, dans tous les cas nous mettrons votre conscience à couvert.

À ces mots l’abbé, en pesant de son côté sur l’abat-jour, leva ce même abat-jour du côté opposé, de sorte que, tout en éclairant en plein le visage de l’étranger, le sien restait toujours dans l’ombre.

— Pardon, monsieur l’abbé, dit l’envoyé de M. le préfet de police, mais cette lumière me fatigue horriblement la vue.

L’abbé baissa le carton vert.

— Maintenant, monsieur, je vous écoute, parlez.

— J’arrive au fait. Vous connaissez M. le comte de Monte-Cristo ?

— Vous voulez parler de M. Zaccone, je présume ?

— Zaccone !… Ne s’appelle-t-il donc pas Monte-Cristo ?

— Monte-Cristo est un nom de terre, ou plutôt un nom de rocher, et non pas un nom de famille.

— Eh bien, soit ; ne discutons pas sur les mots, et puisque M. de Monte-Cristo et M. Zaccone c’est le même homme…

— Absolument le même.

— Parlons de M. Zaccone.

— Soit.

— Je vous demandais si vous le connaissiez

— Beaucoup.

— Qu’est-il ?