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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/164

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— Mais cependant…

— C’est une résolution invariable. Mais cherchez, monsieur, et vous trouverez : hélas ! sur le chemin de chaque homme riche, il y a bien des misères à coudoyer !

L’abbé salua une dernière fois en ouvrant la porte ; l’étranger salua à son tour et sortit.

La voiture le conduisit droit chez M. de Villefort.

Une heure après, la voiture sortit de nouveau, et, cette fois, se dirigea vers la rue Fontaine-Saint-Georges. Au no 5, elle s’arrêta. C’était là que demeurait lord Wilmore.

L’étranger avait écrit à lord Wilmore pour lui demander un rendez-vous que celui-ci avait fixé à dix heures. Aussi, comme l’envoyé de M. le préfet de police arriva à dix heures moins dix minutes, lui fut-il répondu que lord Wilmore, qui était l’exactitude et la ponctualité en personne, n’était pas encore rentré, mais qu’il rentrerait pour sûr à dix heures sonnantes.

Le visiteur attendit dans le salon. Ce salon n’avait rien de remarquable et était comme tous les salons d’hôtel garni.

Une cheminée avec deux vases de Sèvres modernes, une pendule avec un Amour tendant son arc, une glace en deux morceaux ; de chaque côté de cette glace une gravure représentant, l’une Homère portant son guide, l’autre Bélisaire demandant l’aumône ; un papier gris sur gris, un meuble en drap rouge imprimé de noir : tel était le salon de lord Wilmore.

Il était éclairé par des globes du verre dépoli qui ne répandaient qu’une faible lumière, laquelle semblait ménagée exprès pour les yeux fatigués de l’envoyé de M. le préfet de police.

Au bout de dix minutes d’attente, la pendule sonna