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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/197

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— C’est cela même.

— Cette alliance avec la petite-fille d’un jacobin ne lui répugne pas ?

— Nos dissensions civiles se sont heureusement éteintes, ma mère, dit Villefort ; M. d’Épinay était presque un enfant à la mort de son père ; il connaît fort peu M. Noirtier, et le verra, sinon avec plaisir, avec indifférence du moins.

— C’est un parti sortable ?

— Sous tous les rapports.

— Le jeune homme ?

— Jouit de la considération générale.

— Il est convenable ?

— C’est un des hommes les plus distingués que je connaisse.

Pendant toute cette conversation, Valentine était restée muette.

— Eh bien ! monsieur, dit après quelques secondes de réflexion madame de Saint-Méran, il faut vous hâter, car j’ai peu de temps à vivre.

— Vous, madame ! vous, bonne-maman ! s’écrièrent M. de Villefort et Valentine.

— Je sais ce que je dis, reprit la marquise ; il faut donc vous hâter, afin que n’ayant plus de mère, elle ait au moins sa grand-mère pour bénir son mariage. Je suis la seule qui lui reste du côté de ma pauvre Renée, que vous avez si vite oubliée, monsieur.

— Ah ! madame, dit Villefort, vous oubliez qu’il fallait donner une mère à cette pauvre enfant qui n’en avait plus.

— Une belle-mère n’est jamais une mère, monsieur. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit, il s’agit de Valentine ; laissons les morts tranquilles.