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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/202

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Madeleine était la fille de M. d’Avrigny, et Antoinette sa nièce.

M. d’Avrigny sourit tristement.

— Très bien Antoinette, dit-il ; assez bien Madeleine. Mais vous m’avez envoyé chercher, chère enfant ? dit-il. Ce n’est ni votre père, ni madame de Villefort qui est malade ? Quant à nous, quoiqu’il soit visible que nous ne pouvons pas nous débarrasser de nos nerfs, je ne présume pas que vous ayez besoin de moi autrement que pour que je vous recommande de ne pas trop laisser notre imagination battre la campagne ?

Valentine rougit ; M. d’Avrigny poussait la science de la divination presque jusqu’au miracle, car c’était un de ces médecins qui traitent toujours le physique par le moral.

— Non, dit-elle, c’est pour ma pauvre grand-mère ; Vous savez le malheur qui nous est arrivé, n’est-ce pas ?

— Je ne sais rien, dit M. d’Avrigny.

— Hélas ! dit Valentine en comprimant ses sanglots, mon grand-père est mort.

— M. de Saint-Méran ?

— Oui.

— Subitement ?

— D’une attaque d’apoplexie foudroyante.

— D’une apoplexie ? répéta le médecin.

— Oui. De sorte que ma pauvre grand-mère est frappée de l’idée que son mari, qu’elle n’avait jamais quitté, l’appelle, et qu’elle va aller le rejoindre. Oh ! monsieur d’Avrigny, je vous recommande bien ma pauvre grand-mère !

— Où est-elle ?

— Dans sa chambre avec le notaire.

— Et M. Noirtier ?