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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/259

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Quand elle eut cette clef et que le vieillard lui eut fait signe que c’était bien celle-là qu’il demandait, les yeux du paralytique se dirigèrent vers un vieux secrétaire oublié depuis bien des années, et qui ne renfermait, croyait-on, que des paperasses inutiles.

— Faut-il que j’ouvre le secrétaire ? demanda Valentine.

— Oui, fit le vieillard.

— Faut-il que j’ouvre les tiroirs ?

— Oui.

— Ceux des côtés ?

— Non.

— Celui du milieu ?

— Oui.

Valentine l’ouvrit et en tira une liasse.

— Est-ce là ce que vous désirez, bon père ? dit-elle.

— Non.

Elle tira successivement tous les autres papiers, jusqu’à ce qu’il ne restât plus rien absolument dans le tiroir.

— Mais le tiroir est vide maintenant, dit-elle.

Les yeux de Noirtier étaient fixés sur le dictionnaire.

— Oui, bon père, je vous comprends, dit la jeune fille.

Et elle répéta, l’une après l’autre, chaque lettre de l’alphabet ; à l’S, Noirtier l’arrêta.

Elle ouvrit le dictionnaire, et chercha jusqu’au mot secret.

— Ah ! il y a un secret ? dit Valentine.

— Oui, fit Noirtier.

— Et qui connaît ce secret ?

Noirtier regarda la porte par laquelle était sorti le domestique.