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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/69

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en somme une tenue irréprochable de vieux soldat, tel apparut le major Bartolomeo Cavalcanti, ce tendre père que nous connaissons.

Près de lui, couvert d’habits tout flambants neufs, s’avançait, le sourire sur les lèvres, le vicomte Andrea Cavalcanti, ce respectueux fils que nous connaissons encore.

Les trois jeunes gens causaient ensemble ; leurs regards se portaient du père au fils, et s’arrêtèrent tout naturellement plus longtemps sur ce dernier, qu’ils détaillèrent.

— Cavalcanti ! dit Debray.

— Un beau nom, fit Morrel ; peste !

— Oui, dit Château-Renaud, c’est vrai, ces Italiens se nomment bien, mais ils s’habillent mal.

— Vous êtes difficile, Château-Renaud, reprit Debray ; ces habits sont d’un excellent faiseur, et tout neufs.

— Voilà justement ce que je leur reproche. Ce monsieur a l’air de s’habiller aujourd’hui pour la première fois.

— Qu’est-ce que ces messieurs ? demanda Danglars au comte de Monte-Cristo.

— Vous avez entendu, des Cavalcanti.

— Cela m’apprend leur nom, voilà tout.

— Ah ! c’est vrai, vous n’êtes pas au courant de nos noblesses d’Italie ; qui dit Cavalcanti, dit race de princes.

— Belle fortune ? demanda le banquier.

— Fabuleuse.

— Que font-ils ?

— Ils essayent de la manger sans pouvoir en venir à bout. Ils ont d’ailleurs des crédits sur vous, à ce qu’ils m’ont dit en me venant voir avant-hier. Je les ai même invités à votre intention. Je vous les présenterai.

— Mais il me semble qu’ils parlent très purement le français, dit Danglars.