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Ernauton alla à son cheval, qu’il avait attaché à un arbre, et, le détachant, il se remit en selle.

Sainte-Maline n’avait pas quitté la bride du sien.

Tous deux reprirent la route de Paris, l’un muet et sombre de ce qu’il avait entendu, l’autre de ce qu’il avait dit.

Tout à coup Ernauton tendit la main à Sainte-Maline.

— Voulez-vous que j’essaye de vous guérir, lui dit-il voyons ?

— Pas un mot de plus, Monsieur, dit Sainte-Maline ; non, ne tentez pas cela, vous y échoueriez. Haïssez-moi, au contraire, et ce sera le moyen que je vous admire.

— Encore une fois, je vous plains, Monsieur, dit Ernauton.

Une heure après, les deux cavaliers rentraient au Louvre et se dirigeaient vers le logis des quarante-cinq.

Le roi était sorti et ne devait rentrer que le soir.


XXXI

COMMENT M. DE LOIGNAC FIT UNE ALLOCUTION AUX QUARANTE-CINQ.


Chacun des deux jeunes gens se mit à la fenêtre de son petit logis pour guetter le retour du roi.

Chacun d’eux s’y établit avec des idées bien différentes.

Sainte-Maline, tout à sa haine, tout à sa honte, tout à son ambition, le sourcil froncé, le cœur ardent.

Ernauton, oublieux déjà de ce qui s’était passé et préoccupé d’une seule chose, c’est-à-dire de ce que pouvait être