IV
Comme on le comprend bien, cet état de choses ne pouvait durer ; mon père, d’ailleurs, par cette résistance jouait sa vie, à un jeu bien autrement dangereux que celui du champ de bataille.
La réponse du comité de salut public, en date du dixième jour de frimaire, fut celle-ci :
« Le comité de salut public arrête :
» Que le conseil exécutif provisoire fera passer sur-le-champ dix mille hommes de l’armée des Pyrénées occidentales dans la Vendée, pour se réunir à la portion de l’armée de l’Ouest dirigée contre les rebelles de ce département et autres circonvoisins sur la rive gauche de la Loire.
» Cette division sera commandée par le général Dumas.
» Le conseil exécutif prendra à cet effet les mesures les plus actives et fera parvenir ses ordres par courrier extraordinaire.
» Signé au registre : Robespierre, Lindet, Rivière, Carnot, Billault-Varennes et C.-A. Prieur.
» Pour copie conforme : le ministre de la guerre,
Mon père arriva dans la Vendée.
Là, c’était bien autre chose encore.
Au moment de son arrivée, le général Canclaux, mis en suspicion, venait d’être rappelé à Paris.