Aller au contenu

Page:Dumas - Mes mémoires, tome 2.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

La princesse Catherine est arrêtée par Maubreuil, parce qu’elle emporte les diamants de la couronne.

Quatre factionnaires sont placés pour empêcher les voyageurs d’approcher… à moins que les voyageurs qui viendraient n’aient une voiture ; auquel cas, bon gré, mal gré, on utilisera la voiture.

Des marchands arrivent de Sens, conduisant une patache. La patache et les deux chevaux qui la conduisent sont confisqués par Maubreuil.

On charge sur cette patache les coffres de la princesse.

C’est alors seulement qu’elle daigne adresser la parole à Maubreuil, qui s’excuse auprès d’elle sur sa mission.

— Fi ! monsieur, dit-elle, quand on a mangé le pain des gens, on ne se charge pas, à leur détriment, d’une pareille mission… Ce que vous faites là est abominable !

— Madame, répond Maubreuil, je ne suis que le commandant de la force armée. Parlez au commissaire, je ferai tout ce qu’il ordonnera.

Le commissaire était d’Asies, on s’en souvient.

Robert Macaire renvoyait à Bertrand.

Mais elle ne savait pas cela, la digne princesse : elle prenait d’Asies pour un vrai commissaire.

— Monsieur, dit-elle, vous me dépouillez de tout ce qui m’appartient. Le roi n’a jamais donné de pareils ordres… Je vous jure, sur mon honneur, et foi de reine, que je n’ai rien à la couronne de France !

D’Asies se redresse.

— Nous prenez-vous pour des voleurs, madame ? dit-il Je vais vous montrer que nous avons des ordres. Toutes ces caisses vont partir.

En disant cela, d’Asies aperçoit une petite caisse carrée, entourée de rubans de fil.

Il porte la main dessus. La petite caisse est très-lourde.

— Ah ! ah ! dit-il.

— Monsieur, dit la princesse, cette petite caisse renferme mon or.

D’Asies et Maubreuil échangent un coup d’œil qui veut dire :