— Il n’est pas question de savoir si tu me ferais plaisir, oui ou non ; c’était ton devoir de venir.
— Eh bien, me voici ; mieux vaut tard que jamais.
— Que viens-tu faire ?
— Je viens vous remercier.
— De quoi ?
— De ce que vous avez dit de moi à M. Oudard.
— Tu n’es pas difficile, alors.
— Pourquoi cela ?
— Tu ne sais donc pas ce que j’ai dit ?
— Si fait ; vous avez dit que j’étais un paresseux ; que je n’étais bon qu’à me faire faire des procès-verbaux ; que j’avais usé, les uns après les autres, tous les notaires de Villers-Cotterets et de Crépy.
— Eh bien, tu trouves qu’il y a de grands remercîments à me faire pour cela ?
— Aussi, n’est-ce pas pour cela que je viens vous remercier ; c’est pour ce que vous avez ajouté.
— Je n’ai rien ajouté.
— Mais si !… Vous avez ajouté…
— Je n’ai rien ajouté, te dis-je ; mais à toi j’ajouterai quelque chose : c’est que, si tu t’avises de faire là-haut tes ordures de pièces et tes guenilles de vers, comme tu faisais à Villers-Cotterets, je te réclame, je te prends avec moi, je te claquemure dans un de mes bureaux, et je te rends la vie dure… rapporte-t-en à moi !
— Dites donc, mon cousin…
— Quoi ?
— Pendant que je suis ici…
— Eh bien ? — Si vous ne me laissiez pas remonter.
— À cause ?
— À cause que — c’est une faute de français, je le sais bien ; mais Corneille et Bossuet l’ont bien faite ; — à cause que je ne suis venu à Paris que pour faire mes guenilles de vers et mes ordures de pièces, et qu’au secrétariat ou ici, il faudra bien que je les fasse.