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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 5.djvu/205

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

— Merci, général ! dit-il dans un français de la meilleure qualité et du plus pur accent.

Il était, impossible, dans l’état précaire où se trouvait l’Espagne, que le général Hugo eût songé, en quittant Naples, à emmener ses enfants avec lui.

Aussi madame Hugo, Abel, Eugène et Victor étaient-ils revenus en France.

À peine de retour à Paris, madame Hugo, qui avait pu apprécier, pendant les deux ans qu’elle avait passés au palais d’Avellino, l’influence que pouvait avoir sur la santé de ses enfants une résidence bien aérée où il leur fût permis de jouer et de courir en liberté, madame Hugo avait loué l’ancien couvent des Feuillantines.

Plus tard, nous verrons, à propos de ce couvent, quels souvenirs son grand jardin, tout frais d’ombre, tout resplendissant de soleil, a laissés dans l’esprit du poëte.

C’est là que les trois enfants furent lâchés en liberté, comme je l’étais moi-même dans ce grand parc de Saint-Rémy dont j’ai raconté les splendeurs.

C’est là qu’échappant au niveau universitaire, Hugo apprit le latin très-bien et le grec très-mal, grâce aux soins d’un ancien oratorien, prêtre marié, nommé Larivière.

Il savait le latin très-bien, très-mal le grec !


a dit de lui son élève dans une pièce de vers encore inédite.

Madame Hugo demeura dans cette retraite, où elle abritait sa riche couvée, de 1808 à 1811.

Au commencement de 1811, elle reçu une lettre de son mari.

Le gouvernement du roi Joseph paraissait s’affermir. Il s’agissait donc de partir pour Madrid, où les trois enfants devaient entrer dans les pages.