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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 6.djvu/189

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

— Ah ! dit M. Laffitte, alors comme alors !

M. d’Argout secoua la tête et se retira.

— Eh bien ? lui demanda M. de Vitrolles.

— Tout est perdu, mon cher baron ! répondit en poussant un soupir le futur directeur de la Banque.

— Mais si, cependant, on tentait un dernier effort en poussant M. de Mortemart sur Paris ?

— Dame ! dans un cas désespéré, tous les moyens sont bons.

— À Saint-Cloud alors.

— À Saint-Cloud !

— Diable d’Oudard ! murmurait, pendant ce temps, Laffitte impatienté ; il est bien long à m’apporter la réponse de son duc !

— C’est, répondit Béranger, que son duc est peut-être un peu long à la lui donner…


CLIII


Alexandre de la Borde. — Odilon Barrot. — Le colonel Dumoulin. — Hippolyte Bonnelier. — Mon cabinet. — Une note de la main d’Oudard. — Le duc de Chartres est arrêté à Montrouge. — Quel danger il court, et comment il en est sauvé. — Je me propose pour aller chercher de la poudre à Soissons. — J’obtiens ma commission du général Gérard. — La Fayette me rédige une proclamation. — Le peintre Bard. — M. Thiers se retrouve.

Cela se passait juste au moment où j’achevais mon repas au cabaret des Prunes de Monsieur. Je traversai toute cette multitude campée sur la place de l’Hôtel-de-Ville, se reposant tranquillement et gaiement, sans se douter que les cyclopes politiques s’étaient remis à l’œuvre, et — comme dirait, dans un élan d’éloquence, M. Odilon Barrot à la tribune, s’il y avait encore une tribune, — de sa chaîne brisée lui reforgeaient une autre chaîne.

En même temps que j’entrais dans la grande salle de l’hôtel