— Oh ! non, je sais bien qu’avec vous cela ne réussirait pas.
— C’est bien heureux.
— Mais je vous ferai demander la chose par quelqu’un à qui vous ne voudrez pas la refuser.
— Par qui ?
— Par le général la Fayette.
— Le général la Fayette ! il a mieux à faire que d’apostiller des pétitions !
— Vous avez raison ; je demanderai la chose directement au roi.
— Au roi ?
— Oui, je le vois demain.
— Tu lui as demandé une audience ?
— Moi ?
Je secouai la tête.
— Si tu ne lui as pas demandé une audience, comment le vois-tu ?
— Je le vois parce qu’il désire me voir.
— Le roi désire te voir ?
— Du moins, il me l’a fait dire par Oudard.
— Et pourquoi désire-t-il te voir ?
— Je n’en sais rien… Pour causer avec moi sans doute.
— Pour causer avec lui !… Ma parole d’honneur, cet animal-là a un aplomb incroyable !… Et que lui diras-tu, au roi… si tu causes avec lui ?
— Ce qu’il est déjà déshabitué d’entendre : — la vérité.
— Si tu crois que c’est avec ces principes-là que tu feras ton chemin, tu te trompes !
— Mon chemin est fait… et vous savez mieux que personne que ce n’est ni vous ni lui qui m’avez aidé à le faire.
— Oh ! la sacrée tête ! il me semble que je parle encore à son père.
— On se ressemblerait de plus loin, vous en conviendrez.
— Je le croyais riche, ton Hutin.
— Ah ! nous revenons à lui ?
— Pourquoi pas ?