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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/113

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

— Que t’ont-elles dit de moi ?

— Puisque je n’en ai pas vu…

— Tu en verras, n’est-ce pas ?

— Oh ! oui.

— Tu me répéteras ce qu’elles t’auront dit…, mais bien franchement ?

— Sois tranquille.

— Tiens, voilà ma toilette de bal… Un peu soignée, j’espère ! Oh ! grand chien, va ! Sais-tu combien tu me coûtes ?

— Non.

— Tu me coûtes huit cents francs !

— Viens ici.

Je lui dis tout bas quelques mots à l’oreille.

— Vraiment ? s’écria-t-elle.

— Parbleu ?

— Tu feras cela ?

— Puisque je te le dis.

— Embrasse-moi.

— Non.

— Pourquoi cela ?

— Je n’embrasse jamais les gens à qui je fais un cadeau.

— Comment ?

— J’attends qu’ils m’embrassent.

Elle me sauta au cou.

— Allons, bon courage ! lui dis-je.

— Et à toi aussi.

— Du courage ? Je vais en chercher.

— Où cela ?

— À la Bastille.

— À la Bastille ?

— Oui ; j’ai idée que le commencement du quatrième acte n’ira pas sur des roulettes.

— Et pourquoi cela ? Allons donc ! il est charmant, le quatrième acte : j’en réponds, moi.

— Oui, tu réponds de la fin, mais pas du commencement.

— Ah ! oui, il y a un feuilleton que dit Grailly… Bah ! cela