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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/220

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

REGIO.

Hein !
Numnam illa, quœso, parturit ?…

PAMPHILA.

Oh ! malheureuse ! je succombe à mes douleurs !… Junon Lucine, à mon aide ! sauve-moi, je t’en supplie !

REGIO.

Hein ! est-ce qu’elle accoucherait ? je vous le demande !

— Il y a cela dans Térence ?

— Parfaitement.

— Alors, nous sommes sauvés !

— Je crois bien ! c’est du pur classique, comme Amphitryon et l’Avare.

— Je continue, alors.

— Et je r’écoute ?

— Au moment où l’homme masqué s’élance dans la chambre de l’accouchée, on frappe violemment à la porte du docteur Grey. « Qui va là ? — Au nom de la loi, ouvrez ! ». C’est le père, un constable et deux hommes de la police. Le docteur est obligé d’avouer qu’il a donné asile aux deux fugitifs ; le père déclare qu’à l’instant même il va emmener sa fille. Le docteur s’y oppose au nom de l’humanité ; le père insiste ; le docteur lui apprend alors l’état dans lequel se trouve la malade. Fureur du père, qui ignorait complètement la situation. À cet instant, l’homme masqué sort tout joyeux de la chambre, et reconnaît avec effroi le père de celle qu’il a enlevée ; celui-ci lui saute à la gorge, et réclame son arrestation. Le bruit de la lutte arrive jusqu’à l’accouchée, qui vient, à moitié évanouie, tomber aux genoux de son père ; elle déclare qu’elle suivra son amant partout, même en prison ; qu’il est son époux, devant les hommes. Le père requiert de nouveau et plus énergiquement l’assistance du constable, et prend sa fille