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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/314

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

et, enfin, une phrase tout entière, à mon ami Charles Nodier.

Cette confession est la seule malice que je me permettrai contre les plagiaires qui pullulent chaque jour, et qui sont assez effrontés et assez pauvres pour ne m’épargner à moi-même ni leur vol, ni leur silence. La phrase de Nodier, je l’avais appropriée à mon dialogue avec cette superstition païenne qui pense éviter la foudre à l’abri d’une feuille de laurier, avec la foi du chrétien qui essaye à protéger sa demeure sous un rameau bénit. L’inefficacité du préservatif n’ébranlera pas dans mon cœur la religion de l’amitié.

« Aulnay, le 10 novembre 1831.
» H. de Latouche. »

Cette protestation ne suffit point à l’auteur : il suivit et nota, sur la pièce imprimée, toutes les fluctuations du parterre et même des loges.

Ainsi l’on trouve successivement ces notes au bas des pages :

⁂ Ici, on commence à tousser.
⁂ Murmures. La pièce est attaquée par des personnes informées d’avance, et aussi bien que l’auteur, des chances de cette situation assez nouvelle.

En effet, la situation était si nouvelle, que le public ne voulut pas lui permettre de vieillir.

⁂ Ici, les murmures redoublent.
⁂ Le parterre se lève, partagé entre deux opinions.
⁂ Ce détail de mœurs, exactement historique, excite une vive réprobation.

Voir, à la page 56 de la pièce, le détail de mœurs.

⁂ Rumeurs.
⁂ Soulèvement presque général, causé par une chaste interprétation du parterre.