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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/73

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS


CXCV


Le bouc émissaire du pouvoir. — Espérances légitimistes. — La messe expiatoire. — L’abbé Olivier. — Le curé de Saint-Germain-l’Auxerrois. — Pachel. — Où je commence à avoir tort. — Le général Jacqueminot. — Pillage de Saint-Germain-l’Auxerrois. — Le prétendu jésuite et le préfet de police. — La chambre de l’abbé Paravey.

Pendant que nous en étions aux grands prêtres et aux dieux, à l’abbé Châtel, à celui qui fut Caillaux, et au Mapah, nous voulions entamer, tout courant, l’histoire de Saint-Simon et de ses deux disciples Enfantin et Bazard ; mais nous commençons à craindre que nos lecteurs n’en aient assez de l’Olympe moderne, et nous nous hâtons de revenir à la politique, qui allait de pis en pis, et à la littérature, qui allait de mieux en mieux.

Toutefois, que nos lecteurs se rassurent, ils ne perdront rien pour attendre : un peu plus tard, ils retrouveront le dieu à son bureau du Mont-de-Piété, et les apôtres dans leur retraite de Ménilmontant.

Retournons d’abord à nos artilleurs ; puis, par Saint-Germain-l’Auxerrois et l’archevêché, nous arriverons à Antony.

On comprend que tous nos méfaits des mois de novembre et de décembre avaient éveillé l’attention de l’autorité ; des mandats d’amener avaient été lancés, et dix-neuf citoyens appartenant pour la plupart à l’artillerie avaient été arrêtés. Ces dix-neuf citoyens étaient Trélat, Godefroy Cavaignac, Guinard, Sambuc, Francfort, Audry, Penard, Rouhier, Chaparre, Guilley, Chauvin, Pescheux d’Herbinville, Lebastard, Alexandre Garnier, Charles Garnier, Danton, Lenoble, Pointis et Gourdin.

Il en était de toutes les émeutes du règne de Louis-Philippe comme il en avait été de celles de la fin du Consulat et du commencement de l’Empire : quel que fût le parti qui eût fait l’émeute, c’était sur les républicains que l’on frappait.