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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 9.djvu/165

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Et d’un ! — Passons à la Gazette de France.

« On a donné dernièrement une petite comédie : le Mari de la veuve, de M. Alexandre Dumas, laquelle, quoique écrite avec assez de rapidité et de naturel dans le dialogue, n’offre que fort peu de bon sens dans l’intrigue et de vérité dans les caractères. ; mais cette pièce est si agréablement jouée par Monrose, Menjaud, mademoiselle Mars et mademoiselle Dupont, qu’elle devient fort amusante, et fait beaucoup rire ceux qui ont l’esprit de se moquer des quolibets et de l’indifférence silencieuse des petits journaux contre le Théâtre-Français, et d’aller plus souvent à ce théâtre qu’à Atar-Gull ou à Madame Gibou.

La pièce a aujourd’hui plus de trois cents représentations.

CCXXXIV

Mon régime contre le choléra. — Je suis atteint par l’épidémie. — J’invente l’éthérisation. — Harel vient me proposer la Tour de Nesle. — Le manuscrit de Verteuil. — Janin et la tirade des grandes dames. — Première idée de la scène de la prison. — Mes conditions avec Harel. — Avantages faits par moi à M. Gaillardet. — Le spectateur de l’Odéon. — Les auteurs connus et les auteurs inconnus. — Ma première lettre à M. Gaillardet.

Le choléra allait son train ; mais on en était arrivé à s’habituer au choléra.

En France, on s’habitue à tout, — hélas !

On avait même dit que la meilleure manière de combattre le choléra, c’était de n’y point penser, de vivre comme d’habitude, si l’on pouvait.

Ce régime m’allait très-bien à l’époque dont il est question. J’écrivais Gaule et France, ouvrage qui me fatiguait beaucoup comme recherches ; de sorte que je n’étais pas fâché d’oublier un peu, le soir, mon travail du matin.