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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 9.djvu/179

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

théâtre de la Porte-Saint-Martin, n’a été signé entre M. Harel et la commission des auteurs, que le 11 avril suivant.

Je le répète, j’aurais voulu passer sous silence toute cette ridicule querelle de paternité ; je vais être forcé de mettre sous les yeux du lecteur des détails qui ne l’intéressent que médiocrement, mais qu’il aurait, cependant, le droit de réclamer si je les passais sous silence.

J’écris l’histoire de l’art pendant la première moitié du xixe siècle ; — je parle de moi comme d’un étranger ; je mettrai les pièces sous les yeux de mon arbitre naturel, c’est-à-dire du public ; il jugera sur pièces, comme on dit au palais.

Je ne me donnerai pas raison, je ne donnerai pas tort à M. Gaillardet ; j’écrirai pour raconter, et non pour prouver. Ad narrandum, non ad probandum.

CCXXXV

Réponse et protestation de M. Gaillardet. — Frédérick et le rôle de Buridan. — Transaction avec M. Gaillardet. — Première représentation de la Tour de Nesle. — La pièce et ses interprètes. — Le lendemain d’un succès. — M. ***. — Un bon procès en perspective. — Caprice de Georges. — Le directeur, l’auteur et le collaborateur.

Mon étonnement fut grand quand je reçus de M. Gaillardet une réponse qui, au lieu d’un remercîment, était une protestation.

M. Gaillardet m’écrivait que la pièce était à lui seul, lui appartenait en propre ; qu’il n’avait jamais entendu et n’entendait jamais avoir de collaborateur.

J’avoue que les bras me tombèrent. La pièce, de l’avis de tout le monde, était injouable telle qu’elle était, et Janin y avait renoncé, reconnaissant tout haut qu’il ne savait qu’y faire pour la rendre meilleure.

Je courus chez Harel. Je ne lui avais pas demandé la communication du traité, et l’avais cru sur parole. Je l’accusai de m’avoir trompé.