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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 9.djvu/194

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

CCXXXVI

À quoi servent les amis. — Le Musée des Familles. — Un article de M. Gaillardet. — Ma réponse à cet article. — Cartel de M. Gaillardet. — Je l’accepte avec empressement. — Mon adversaire demande un premier répit de huit jours. — Je l’assigne devant la commission des auteurs dramatiques. — Il décline cet arbitrage. — Je lui envoie mes témoins. — Il réclame un délai de deux mois. — Lettre de Janin aux journaux.

Quoique de grands événements s’amassent comme un orage terrible à l’horizon, et soient près de passer à travers la mesquine discussion dont nous écrivons l’histoire, je crois qu’il est mieux, puisque nous l’avons entamée, de la suivre jusqu’au bout que d’y revenir plus tard.

M. Gaillardet persista dans son procès, et le gagna. — J’ai dit que j’avais complètement refusé de seconder Harel dans sa défense.

Les étoiles mal-apprises qui avaient usurpé le pas sur M. Gaillardet} furent forcées de marcher à la suite ; mais, comme l’avait désiré Harel, tout Paris savait que j’étais de la Tour de Nesle.

Cela fit-il grand bien au drame ? J’en doute ; j’ai déjà exprimé mon opinion sur le plaisir qu’éprouve le public à faire une réputation à un jeune homme inconnu aux dépens des réputations établies.

Deux ans s’écoulèrent pendant lesquels la Tour de Nesle obtint deux ou trois cents représentations, plus ou moins. Je ne pensais plus à cette vieille querelle ; j’avais seulement, dans ces deux années, publié Gaule et France, — ouvrage bien incomplet au point de vue de la science, mais singulièrement remarquable au point de vue de la prédiction qui le termine, — et fait jouer Angèle, lorsqu’un matin, un de mes amis, — les amis servent surtout à ce que l’on va voir, — lorsqu’un matin, un de mes amis entra dans ma chambre comme j’étais