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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

La réunion fut grave, presque sombre ; on regardait le danger comme imminent. Il fut, en conséquence, décidé qu’un des chefs principaux se rendrait en Vendée auprès de la princesse.

Les chefs principaux étaient au nombre de trois : MM. de Chateaubriand, Hyde de Neuville et Berryer.

MM. de Chateaubriand et Hyde de Neuville étaient l’objet d’une surveillance qu’il était difficile de mettre en défaut ; avant qu’ils fussent arrivés à Orléans, on eût deviné où ils allaient, et ils eussent été arrêtés ou suivis.

M. Berryer s’offrit pour remplir le message. Un procès l’appelait aux assises de Vannes dans les premiers jours de juin. Une note rédigée par M. de Chateaubriand, et offrant le résumé de l’opinion, nous ne dirons pas de la majorité, mais de la masse de l’assemblée, lui fut remise.

Le reste fut abandonné à son dévouement et à son éloquence.

Il s’agissait d’obtenir de Madame qu’elle quittât la Vendée.

M. Berryer partit de Paris le 20 mai au matin, et arriva le 22 à Nantes.

Qu’on nous permette de suivre l’illustre orateur dans son voyage pittoresque par les chemins de traverse, au milieu des buissons et des haies ; nous répondons de l’exactitude des détails : ils nous ont été donnés, en 1833, par M. Berryer lui-même.

CCXLI

Entrevue de MM. Berryer et de Bourmont. — Les guides de l’envoyé. — La colonne mobile. — M. Charles. — La cachette de Madame. — Madame refuse de quitter la Vendée. — Elle appelle aux armes ses partisans. — Mort du général Lamarque. — Les députés de l’opposition se réunissent chez Laffitte. — Ils décident qu’ils publieront un compte rendu à la nation. — MM. Odilon Barrot et de Cormenin sont chargés de la rédaction de ce compte rendu. — Cent trente-trois députés le signent.

À peine M. Berryer fut-il arrivé à Nantes, qu’il apprit que