La réunion fut grave, presque sombre ; on regardait le danger comme imminent. Il fut, en conséquence, décidé qu’un des chefs principaux se rendrait en Vendée auprès de la princesse.
Les chefs principaux étaient au nombre de trois : MM. de Chateaubriand, Hyde de Neuville et Berryer.
MM. de Chateaubriand et Hyde de Neuville étaient l’objet d’une surveillance qu’il était difficile de mettre en défaut ; avant qu’ils fussent arrivés à Orléans, on eût deviné où ils allaient, et ils eussent été arrêtés ou suivis.
M. Berryer s’offrit pour remplir le message. Un procès l’appelait aux assises de Vannes dans les premiers jours de juin. Une note rédigée par M. de Chateaubriand, et offrant le résumé de l’opinion, nous ne dirons pas de la majorité, mais de la masse de l’assemblée, lui fut remise.
Le reste fut abandonné à son dévouement et à son éloquence.
Il s’agissait d’obtenir de Madame qu’elle quittât la Vendée.
M. Berryer partit de Paris le 20 mai au matin, et arriva le 22 à Nantes.
Qu’on nous permette de suivre l’illustre orateur dans son voyage pittoresque par les chemins de traverse, au milieu des buissons et des haies ; nous répondons de l’exactitude des détails : ils nous ont été donnés, en 1833, par M. Berryer lui-même.
CCXLI
À peine M. Berryer fut-il arrivé à Nantes, qu’il apprit que