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Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/145

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Le comte avait heureusement une fort bonne éducation et un excellent caractère. Il se contenta de baiser la main que Marguerite lui tendait assez nonchalamment, et de sortir après nous avoir salués.

Au moment où il franchissait la porte, il regarda Prudence.

Celle-ci leva les épaules d’un air qui signifiait :

— Que voulez-vous, j’ai fait tout ce que j’ai pu.

— Nanine ! cria Marguerite, éclaire M. le comte.

Nous entendîmes ouvrir et fermer la porte.

— Enfin ! s’écria Marguerite en reparaissant, le voilà parti ; ce garçon-là me porte horriblement sur les nerfs.

— Ma chère enfant, dit Prudence, vous êtes vraiment trop méchante avec lui, lui qui est si bon et si prévenant pour vous. Voilà encore sur votre cheminée une montre qu’il vous a donnée, et qui lui a coûté au moins mille écus, j’en suis sûre.

Et madame Duvernoy, qui s’était approchée de la cheminée, jouait avec le bijou dont elle parlait, et jetait dessus des regards de convoitise.

— Ma chère, dit Marguerite en s’asseyant à son piano, quand je pèse d’un côté ce qu’il me donne et de l’autre ce qu’il me dit, je trouve que je lui passe ses visites bon marché.