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Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/267

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écouté à la porte de la chambre où elles s’étaient renfermées.

Quelque temps après Prudence revint.

J’étais au fond du jardin quand elle entra ; elle ne me vit pas. Je me doutais, à la façon dont Marguerite était venue au-devant d’elle, qu’une conversation pareille à celle que j’avais déjà surprise allait avoir lieu de nouveau et je voulus l’entendre comme l’autre.

Les deux femmes se renfermèrent dans un boudoir et je me mis aux écoutes.

— Eh bien ? demanda Marguerite.

— Eh bien ? j’ai vu le duc.

— Que vous a-t-il dit ?

— Qu’il vous pardonnait volontiers la première scène, mais qu’il avait appris que vous viviez publiquement avec M. Armand Duval, et que cela il ne vous le pardonnerait pas. Que Marguerite quitte ce jeune homme, m’a-t-il dit, et comme par le passé je lui donnerai tout ce qu’elle voudra, sinon, elle devra renoncer à me demander quoi que ce soit.

— Vous avez répondu ?

— Que je vous communiquerais sa décision, et je lui ai promis de vous faire entendre raison. Réfléchissez, ma chère enfant, à la position que vous perdez et que ne pourra