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Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/299

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aussi catégoriques, car il parut réfléchir un instant, après quoi il me dit :

— Tu as évidemment compris que tu ne pourrais pas vivre toujours ainsi ?

— Je l’ai craint, mon père, mais je ne l’ai pas compris.

— Mais vous avez dû comprendre, continua mon père d’un ton un peu plus sec, que je ne le souffrirais pas, moi.

— Je me suis dit que tant que je ne ferais rien qui fût contraire au respect que je dois à votre nom et à la probité traditionnelle de la famille, je pourrais vivre comme je vis, ce qui m’a rassuré un peu sur les craintes que j’avais.

Les passions rendent fort contre les sentiments. J’étais prêt à toutes les luttes, même contre mon père, pour conserver Marguerite.

— Alors, le moment de vivre autrement est venu.

— Eh ! pourquoi, mon père ?

— Parce que vous êtes au moment de faire des choses qui blessent le respect que vous croyez avoir pour votre famille.

— Je ne m’explique pas ces paroles.

— Je vais vous les expliquer. Que vous ayez une maîtresse, c’est fort bien ; que vous la payiez comme