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Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/342

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— Eh bien, que vous a-t-elle dit ?

— Elle m’a dit : Sans doute il viendra vous voir, et elle m’a prié d’implorer de vous son pardon.

— Je lui ai pardonné, vous pouvez le lui dire. C’est une bonne fille, mais c’est une fille ; et ce qu’elle m’a fait, je devais m’y attendre. Je lui suis reconnaissant de sa résolution, car aujourd’hui je me demande à quoi nous aurait menés mon idée de vivre tout à fait avec elle. C’était de la folie.

— Elle sera bien contente en apprenant que vous avez pris votre parti de la nécessité où elle se trouvait. Il était temps qu’elle vous quittât, mon cher. Le gredin d’homme d’affaires à qui elle avait proposé de vendre son mobilier avait été trouver ses créanciers pour leur demander combien elle leur devait ; ceux-ci avaient eu peur, et l’on allait vendre dans deux jours.

— Et maintenant, c’est payé ?

— A peu près.

— Et qui a fait les fonds ?

— Le comte de N… Ah ! mon cher ! il y a des hommes faits exprès pour cela. Bref, il a donné vingt mille francs ; mais il en est arrivé à ses fins. Il sait bien que Marguerite n’est pas amoureuse de lui, ce