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Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/68

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pas enseigné le bien, Dieu ouvre presque toujours deux sentiers qui l’y ramènent ; ces sentiers sont la douleur et l’amour. Ils sont difficiles ; celles qui s’y engagent s’y ensanglantent les pieds, s’y déchirent les mains, mais elles laissent en même temps aux ronces de la route les parures du vice et arrivent au but avec cette nudité dont on ne rougit pas devant le Seigneur.

Ceux qui rencontrent ces voyageuses hardies doivent les soutenir et dire à tous qu’ils les ont rencontrées, car en le publiant ils montrent la voie.

Il ne s’agit pas de mettre tout bonnement à l’entrée de la vie deux poteaux, portant l’un cette inscription :

Route du bien, l’autre cet avertissement : Route du mal, et de dire à ceux qui se présentent : “ Choisissez ” ; il faut, comme le Christ, montrer des chemins qui ramènent de la seconde route à la première ceux qui s’étaient laissé tenter par les abords ; et il ne faut pas surtout que le commencement de ces chemins soit trop douloureux, ni paraisse trop impénétrable.

Le christianisme est là avec sa merveilleuse parabole de l’enfant prodigue pour nous conseiller l’indulgence et le pardon. Jésus était plein d’amour pour ces âmes blessées par les passions des hommes, et dont il aimait à panser