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Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/76

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sur moi, en n’essayant même plus de me cacher qu’il avait pleuré et qu’il était près de pleurer encore, tenez-vous beaucoup à ce livre ?

— Pourquoi, monsieur ?

— Parce que je viens vous demander de me le céder.

— Pardonnez-moi ma curiosité, dis-je alors ; mais c’est donc vous qui l’avez donné à Marguerite Gautier ?

— C’est moi-même.

— Ce livre est à vous, monsieur, reprenez-le, je suis heureux de pouvoir vous le rendre.

— Mais, reprit M. Duval avec embarras, c’est bien le moins que je vous en donne le prix que vous l’avez payé.

— Permettez-moi de vous l’offrir. Le prix d’un seul volume dans une vente pareille est une bagatelle, et je ne me rappelle plus combien j’ai payé celui-ci.

— Vous l’avez payé cent francs.

— C’est vrai, fis-je, embarrassé à mon tour, comment le savez-vous ?

— C’est bien simple, j’espérais arriver à Paris à temps pour la vente de Marguerite, et je ne suis arrivé que ce matin. Je voulais absolument avoir un objet qui vînt d’elle et je courus chez le commissaire priseur