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Page:Dumont - Brest, 1833.djvu/31

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Ne peut pas tout entier rester dans sa patrie :
Beaucoup semblent entendre une voix qui leur crie
D’aller chercher ailleurs un sort plus fortuné ;
Et l’homme à s’éloigner alors est entraîné.
Mais le Français est fier du sol qui l’a vu naître ;
Il aime à concourir toujours à son bien-être,
Et veut rester soumis aux usages, aux lois,
D’un pays ou chacun jouit de tous ses droits :
Il désire habiter au sein d’un territoire
Qui se montre sensible au bonheur, à la gloire,
De cette France chère à tout homme d’honneur.
Ainsi, pour satisfaire au penchant de son cœur,
Il faut que le Français fixe sa résidence
En des lieux non soumis à toute autre influence
Que celle du pays qui lui donna le jour,
Et pour lequel il a le plus constant amour.
À la France il faut donc diverses colonies,
Qui du joug étranger se trouvent garanties,
Par notre pavillon, toujours si plein d’ardeur
Pour ce qui de l’État augmente la splendeur :
Elles doivent fournir à la mère-patrie
Tout ce dont a besoin son immense industrie.
Son commerce, ses arts, devenus si brillans,
Réclament, d’outre-mer, des produits importans,
Qu’il faut qu’aillent chercher les navires de France,
Aux plages où nos lois, exercent leur puissance.

L’Angleterre en ses mains tient le trident des mers :
Le bronze ainsi la montre aux yeux de l’univers.