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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/101

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deux noctambules ; elles se blottirent derrière une roche, écoutant.

Plus rien.

— Nous nous sommes trompées, dit la baronne.

Elles reprirent leur ascension.

Elles trouvèrent la sorcière qui les attendait à l’entrée de la caverne qu’elle habitait, suivant des yeux la lune dans sa course.

Elle portait des bas rouges, une robe jaune, ses cheveux flottaient au vent.

— C’est nous, lui dit l’Italienne.

— Mes yeux ne vous ont pas quittées depuis le moment où vous êtes entrées dans mon domaine, répondit la sibylle qui s’adjugeait un peu témérairement la propriété de la montagne.

— Vous n’avez rien vu ?

— Mes yeux voient tout.

— Nous avons cru entendre quelqu’un marcher près de nous.

La sorcière devint pâle.

Le garçon du meunier lui avait promis de monter une des prochaines nuits lui tordre le cou pour lui avoir donné des crottes de brebis en guise de pastilles.

— Nous nous serons probablement trompées, ajouta l’Italienne. Nous nous sommes arrêtées et nous n’avons plus rien entendu.