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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/105

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— Mais, satané curé du diable, puisque je t’ai dit que j’étais couché entre les deux !

— En es-tu bien sûr ?

— Je les ai tenues toute la nuit entre mes bras. C’est fatigant, mais c’est ainsi qu’elles veulent dormir.

— Alors, elles t’ont trompé.

— Quoi ?… Où, comment ?… trompé ?

— Elles t’auront mis deux bottes de paille dans les bras. Tu as le sommeil un peu lourd.

— Je veux que tu viennes à la ferme. Elles te la montreront : je veux en avoir le cœur net.

— Cependant, j’ai bien pu me tromper.

— Non, tu m’embêtes. D’abord, comment étaient tes lunes ?

— Ah ! c’étaient de belles lunes.

— Alors, viens, je veux qu’elles te la montrent. Mais ne va pas te tromper.

— Sois sans crainte, j’ai encore leur photographie dans l’œil.

À la ferme, Poireau raconta l’histoire à sa femme et à sa servante, qu’il avait envoyé chercher.

— Le curé prétend que c’est ta lune et celle de la Colette qu’il a vues, dit-il à sa femme.

— Comment, curé, pouvez-vous supposer cela ? reprocha Jeannette à Moncupette. Il y a d’autres lunes que les nôtres à Turpenay.

— Oui, mais il dit qu’elles étaient belles, cela me