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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/115

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les seins projetés, les reins arqués, les bras gracieusement contournés, auréolant une tête de bacchante.

À ses pieds, ses nymphes — des gouines moulées — s’étaient demi-couchées, dans les poses les plus avantageuses pour faire valoir ce que chacune d’elles croyait avoir de plus suggestif, lui envoyant du bout des doigts des baisers, qui, parfois, allaient s’égarant vers les sénateurs, aux têtes chenues.

Le lustre s’éteignit brusquement. Les torchères du pourtour s’allumèrent.

Les impressions différaient. Côté femmes, on critiquait. Côté hommes, on subissait l’influence magnétique des rayonnements féminins.

Les sénateurs hochaient la tête, le sourire navré aux lèvres ; c’était trop cher et Nérée ne se débitait pas en tranches.

Les invités de l’extra, la connaissaient : elle était cotée. Malheureusement pour la splendide artiste, elle se présentait dans un mauvais moment pour elle ; il y avait émission d’une nouvelle valeur.

Le second tableau n’était pas fait pour faire oublier ce que le premier avait de charmant, d’artistique, ni pour calmer les ardentes suggestions de celui qui allait suivre — une scène des Aphrodoïtes d’Amathonte où des grandes dames s’abandonnèrent aux caresses lascives des gouines de la zone