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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/119

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roir, qu’elle abandonne aussitôt pour sauter au cou de son mari.

— Mon cher Vulcain, mon loulou adoré ! Ça va toujours là-bas ?

— C’est parce que cela va trop bien que je suis venu te voir… Pense, il y a neuf mois.

— Mais ta cyclope, la belle Coculia ?

— Que me rabâches-tu là ? Il n’y a pas plus de Coculia que sur ma main dans tout l’Etna.

— Alors qui a fait ces brigands de Cacus, de Cerculus et de Cercyon qui se disent tes fils ?

— Des blagues, tout cela. J’ai assez de tintouin avec ma forge et toi pour penser aux filles… Mais, toi, il me semble que tu pourrais y mettre un peu plus de formes avec ton Monsieur Mars.

— Pourquoi ? Ne suis-je pas déesse, et lui n’est-il pas dieu ?

— Moi aussi, je suis dieu.

— Raison de plus, on ne doit pas se gêner en famille. Ne sommes-nous pas au-dessus des misérables préjugés ?

— Préjugés !… hum !… hum !… Enfin, je ne veux pas discuter cela avec toi ; tu trouves toujours des raisons plus étonnantes les unes que les autres.

— C’est le propre des dieux d’étonner le monde.

— Mais, je ne suis pas le monde et je ne demande pas du tout à être étonné.