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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/134

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son mariage le vicomte vivait de la prostitution de sa femme.

Seul contre tous, le Moscovite se rendit, se réservant dans le « toutes pour chacun » certaines plastiques qui briguaient la succession de la baronne.

— Allons, égayons-nous, belles garces, dit-il du ton de Cadoudal ordonnant à ses Vendéens de se disperser.

Des paquets d’osiers et d’orties avaient été disposés en plusieurs endroits de la piste.

Ce fut d’abord une mêlée générale ; on se fustigea ferme. Les hommes abusèrent bien un peu de leur force, mais les femmes étaient plus adroites, savaient mieux choisir les endroits sensibles à la volupté.

On s’interpellait égrillardement avec des oh ! et des ah ! symphoniques.

La piscine calmait les urures des chairs ; le champagne, les assoiffements des chauffeuses.

La chasse bondissante, culbutante, mugissante, effrénée commença.

Elle dura des heures et des heures.

Les tonnelles étaient pleines de cris et de soupirs de pâmoison, on se combattait corps à corps sur les pelouses, on se guettait derrière les grands arbres, on se confondait dans des embrassements affolés.