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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/158

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pour que cela retombe sur le nez du voisin ; l’art oratoire : expectorations de tuberculeux ; l’art chimique : tous les poisons ; l’art de vider les poches et de s’en faire des rentes…

En profonds observateurs, Sardinapar et sa cougaï Tafia — Grecs, Turcs, Arabes, Indous, Chinois : ils ne le savaient pas au juste — comprirent tout le parti que le truc pouvait tirer de la compétition de vices qui sont, à l’état ambiant, l’atmosphère parisienne. Des vacheries ! il y en avait à ne pouvoir plus les compter ; mais la vacherie modèle, la grande vacherie n’existait pas. Ils s’en firent les créateurs.

Le sous-sol, qui leur servait de champ de manœuvres, n’était pas luxueux, mais il était vaste ; pour une vacherie, cela suffisait, et les vaches ne manquaient pas.

Le grand chic était de voir ça. Bourgeois, gens du monde, gommeux, étudiants, fonctionnaires, cocottes, cocodès et cocodettes s’empaquetaient chaque nuit dans le caboulot, assis ou debout.

Les femmes d’exercices — des troupeaux — lampaient à toutes les tables, lascives, cochonnes, s’offrant, pour après la représentation, pour cent sous, trois francs.

Chaque séance comportait trois grands numéros et des intermèdes variés.

Sardinapar avait créé quatre numéros suggestifs,