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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/177

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nom de mes amis ici présents, je vous sacre poteaux honoraires.

— C’est bien de l’honneur que vous nous faites, Monsieur, répondit le maire, mais je n’aime à servir que dans les effectifs.

— Pour cette fois, mon ami Poireau se contentera d’être à l’honneur sans être à la peine. Il a déjà deux femmes et plusieurs suppléments ; il se doit aux siens, répliqua vivement le curé.

Et comme le maire le tirait par la manche pour l’engager à ne rien précipiter, il lui souffla à l’oreille :

— Tenons-nous-en aux cochons de chez nous.

— Alors, il est inutile de se mettre à l’aise comme ces dames ?

— Est-ce que c’est ta culotte qui te gêne ?

— Un peu.

— Alors ôte-la, mais garde ton habit.

La gouvernante, stylée par la comtesse, était déjà venue deux fois annoncer que le souper attendait ces dames et ces messieurs, mais cocottes et poteaux conciliabulaient dans tous les coins pour combiner la série de farces qu’ils comptaient faire aux deux amis.

À voir l’opposition que les projets des poteaux rencontraient dans la plupart des groupes, on pouvait augurer que les femmes tenaient pour les deux provinciaux.