Aller au contenu

Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 177 —

L’employé réfléchit un moment, puis brusquement :

— Je lui dirai qu’il n’est qu’un sacré cochon.

— Il te fichera à la porte en disant que tu es un maître chanteur.

— C’est vrai, je m’emballe… C’est que j’ai du sang dans les veines, moi… En tout cas, c’est toi qui as commencé, arrange cela toi-même… Mais pas de concession : chef de division ou rien.

— Sois tranquille, j’obtiendrai peut-être mieux.

— Quoi encore ?

— Mais de la galette, imbécile !

— C’est ça ! Demande-lui cent mille francs ; le coup vaut bien ça.

Louchard partit pour son bureau, rasséréné.

Mais il ne vit rien venir, ni le lendemain, ni le surlendemain, ni les autres surlendemains.

Chaque jour, il demandait à sa femme :

— As-tu vu le ministre ?

Et celle-ci de lui répondre :

— Patience, ça pousse.

Madame se fichait pas mal du ministre, elle avait bien autre chose en tête.

Chaque jour, elle s’absentait de cinq heures à minuit, quelquefois deux heures, et si Louchard grognait, elle lui disait impatientée :

— Si tu crois que c’est si facile que cela de rac-