Aller au contenu

Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 214 —


brale, passionnellement effrénée. Les choses extérieures n’étaient plus perçues qu’à travers un voile dément qui la claustrait dans une perpétuelle vision d’innovations lubriques. Rien ne comptait plus pour elle que l’assouvissement de ses transports érotiques, dans la torture d’elle-même.

Dans un autre milieu, elle eût fait une sainte de l’ascétisme tortionnaire.

Son tempérament névrotique, acerbé, ne lui avait pas suggéré, comme à ses émules des jeux des orgies priapiques, les diversions de repos ; elle s’était, entière, livrée au démon des luxures infernales, qui la tordaient en damnée de l’amour, s’exubérant encore dans une atmosphère cérébrale plus satanique, en la vision du monstre mythologique.

Elle avait cru trouver son idéal en une sorte de colosse campagnard, paillard, sournois et cupide, un Jean-loupette terreux, qui lui servait de cocher et de valet de chambre.

Elle était devenue sa chose, son esclave, soumise à toutes les humiliations de la brute, traitée en rosse de la féminité, prête à tous les sacrifices pour ne pas le perdre.

Elle hurlait sous la pression brutale des pollutions du rustre, elle hurlait sous les coups de son fouet dominateur, elle hurlait de ses morsures de