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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/228

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Une haine intense, farouche, couvait dans l’âme des trois acteurs de ces priapées sataniques.

— La vieille ne crèvera donc pas ? disait le valet à la fille.

Et, en lui, s’ancra une idée fixe : l’assassiner, non pour s’en débarrasser par fatigue, car elle était sa marmite, mais pour s’emparer du capital de trois cent mille francs que sa mort lui livrerait, avec la possession d’Adrienne.

Il creusa longtemps son projet, modant le moyen pour échapper aux conséquences de son crime.

La complicité de la fille lui parut indispensable.

Pour la première fois, Adrienne se révolta.

L’assassin parut avoir abandonné son idée, mais le soir même, tenant la baronne renversée, pressée sous ses genoux, il lui écrasa la poitrine.

Il voulut se justifier auprès de la fille, présente au drame qui venait de s’accomplir, hallucinée d’horreur.

Elle ne dit pas un mot, mais le lendemain matin on trouva le valet poignardé dans son lit et Adrienne empoisonnée avec du laudanum.

La femme qui se livre à son valet, se met moralement et physiquement la corde au cou : une perversité de plus dans l’esprit du turpide et le nœud se serre.