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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/256

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Elles continuèrent encore quelque temps leurs raccrochages à la bécane, mais le grand ressort était cassé. Elles durent y renoncer.

D’autres ont dû mieux réussir, car on les rencontre presque tous les jours, en fêtardes, autour de la pelouse et de la Cascade.

Les plus hardies poussent leurs prouesses jusqu’à Versailles, Saint-Germain et Fontainebleau, où elles esbaudissent les populations rurales.

Pour se convaincre de l’effet que ces cavalcades produisent, il faut entendre les paysans dire en clignant de l’œil :

— Oh ! Paris, quel tas de garces, quel tas de cochons !

Des chauffeuses d’automobile, il se contente de dire :

— Tout ça, ça n’vaut pas cher.

La course la plus épique du genre fut celle que le prince de Magradir, magnat de Transylvanie, organisa dans le parc de son château de Viroflay.

Vingt sportives choisies de la zone galante auxquelles s’étaient jointes trois nobles dames, compagnes habituelles du Croate, toutes à poil, coururent pendant deux heures sur une piste accidentée.

Une quinzaine de spectateurs, amis du magnat, assistaient à ce spectacle d’un genre tout nouveau et rempli des péripéties les plus folichonnes.