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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/274

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Walsberg qui, séduit par sa diplomatie galante, lui avait donné son nom.

Elle était tombée sur Paris, comme un aérolithe, dégageant son fluide corrupteur et beaucoup de poussière.

Audacieuse de l’impunité de ses antériorités criminelles, elle avait tenté de s’imposer à la haute société.

Mais là, elle avait rencontré l’obstacle qu’on ne surmonte jamais : la ligue des femmes.

Les mondaines si faciles, si accommodantes pour les rastas qui se présentent à elles sous le couvert de la particule ou d’un titre nobiliaire quelconque, sont intransigeantes avec les femmes déchues dans l’opinion, compromises par des aventures rendues publiques. Elles sont des pairs dont les jugements font devant les coupables la colonne de feu de la réprobation.

Refoulée du cénacle mondain, l’étrangère s’était juré une vengeance de tous les jours contre le jury d’honneur qui avait confirmé sa déchéance. Elle leur volerait leurs maris, elle séduirait leurs fils jusqu’à l’abrutissement ; elle corromprait leurs filles.

Elle allait exhaler tout le poison de son âme.

Elle inscrivit deux noms sur ses tablettes de haine, dont elle se proposait de faire ses premières victimes : la comtesse de Joyeuse et la marquise de Méhaigne.