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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/283

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titution galante contre les princesses de la prostitution mondaine.

Tous les grands poteaux étaient là, et aussi la fine fleur de la haute galanterie érotique.

De très jeunes filles, formées au vice par des matrones perverses, vêtues de la tunique induse sans manche, la poitrine et la jambe droite nues, servaient les convives.

Depuis le commencement du souper, le comte de Joyeuse, pareil au traître d’un mélodrame, n’avait cessé de marquer par des regards de fureur concentrée, qui n’échappaient pas à la Morphine et qu’elle attisait encore par l’abandon plein de grâce et de nonchalance de sa personne aux caresses du marquis, la jalousie qu’il portait à son rival.

Chaque faveur qu’elle accordait à son compagnon de lit, le faisait frémir de rage, contorsait dans un rictus tragique, les lignes de son visage.

Une souffrance intense, torturante, convulsionnait le sourire forcé de ses lèvres.

Il s’observait cependant, prenant le ton de l’orgie engayée.

Un autre convive observait les mouvements et le jeu de physionomie des trois acteurs de cette scène.

C’était Micken, la belle Hollandaise, que le jeune de Méhaigne avait chargée de défendre les deux hommes contre les séductions vipérines de