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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/42

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notables victimes : elle le dessécha à l’état de squelette.

Elle fut de toutes les orgies aristocratiques qui se sont partagé l’héritage de la débauche dorée de l’Empire, bien moins dépravée que celle de l’époque, jusqu’au jour où sentant son ardent tempérament faiblir, elle se retira sous sa tente en lesbienne philosophique.

En inaugurant l’ère des priapées érotiques, elle prouva qu’elle n’avait rien perdu de ses chaudes ensoleillées voluptueuses, et aussi qu’on peut être maquerelle émérite, quoique noble et grande dame.

D’ailleurs, le mot maquerelle n’a qu’une valeur relative, comme tous les mots nominatifs et qualificatifs de la langue française, qui n’a pas son égale pour l’élasticité du verbe.

Grande dame, elle l’était restée comme toutes les femmes bien nées. Elle paraissait ne prendre aucun intérêt aux choses du club dont sa fidèle collaboratrice, l’ex-nonne Marie des Anges, Catalane ardente et impérieuse, un puits de science érotique, cabalistique jusqu’aux menus détails, avait la charge. Celle-ci avait emprunté aux knouteurs russes la puissante mixture de salpêtre et de piment pour calmer les urures de la chair provoquées par la flagellation.

Disons, entre parenthèse, que l’érotomanie de la