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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/157

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Or le garde, nul ne l’a ignoré en son temps, ne pouvait avoir d’enfants. On ne sait donc qui est le père. Le certain aussi c’est qu’il y a dix-huit ans, serrée de près par un amoureux, la mère le tua à coups de couteau.

« Il y a d’ailleurs d’autres histoires de sang dans son passé. La fillette porte une lourde hérédité.

— C’est bien malheureux pour elle, dit Mme Dué.

M. Dué se leva.

— Ce n’est rien puisque personne n’y pense. Mais l’avenir nous intéresse. Je voudrais, Jean, après ton doctorat en droit, que tu puisses te présenter à la députation dans sept ou huit ans. Pour cela il est indispensable que le nom des Dué soit hors de tous les mauvais renoms. Ceux-ci seraient, je le sais, injustifiés, mais opérants tout de même. Or je juge pratiquement. Voilà pourquoi je ne suis pas hostile à l’idée de quelque habile intervention qui éloigne le forgeron de la fillette dont nous avons parlé.

Jean s’était levé à son tour. Il dit :

— Je vais prendre un peu l’air.

— Bon ! dit son père. N’omets pas, en rentrant, de fermer le nouveau verrou de sûreté. Tu ne vas pas rentrer tard ?

— Dans une demi-heure. Je veux réfléchir